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Le Malecón

Promenade de front de mer (paseo en espagnol) de 8 kilomètres de long, située au nord de La Havane (Capitale) à Cuba. Officiellement, appelé « avenue Maceo », elle est composée d'une large chaussée et d'une digue érigée sur le cordon littoral rocheux.

De forme sinueuse, elle débute à l'entrée du port dans la vieille Havane, longe le côté nord de la municipalité de Centro Habana et se termine à l'embouchure du Rio Almendares dans le quartier de Vedado vers l'ouest.

 

Histoire

Le premier tronçon du Malecón fut construit de 1901 à 1902 sous le gouvernement militaire temporaire des Etats-Unis. D'une longueur de seulement 500 mètres, il s'étendait alors de la forteresse San Salvador de la Punta à l'est jusqu'à la rue Crespo à l'ouest. Cette portion fait partie de la vieille ville de La Havane et son système de fortifications est classé au patrimoine mondial de l'Unesco. A l'époque on pose de beaux lampadaires sur le mur mais les coups des vagues au cours de l'hiver suivant font changer le projet initial et on laissa le mur à nu.

Les gouvernements cubains postérieurs procédèrent au prolongement du Malecón vers l'ouest. De 1902 à 1921, on le prolongea jusqu'au monument aux victimes du USS Maine en face des rues O et 19.

Enfin, de 1948 à 1959, on construisit le dernier tronçon aboutissant à l'embouchure du Rio Almendares.

 

À l'origine, le Malecón visait surtout à protéger La Havane contre les vagues et les vents du Nord « Los Nortes ».

Mais avec le temps, c'est devenu un lieu de promenade et de musique nocturne aux Havanais et aux touristes. Ainsi qu'un lieu de pêche, un moyen de subsistance pour les familles pauvres, car elles peuvent y pêcher leur nourriture.

Le Malecón demeure un lieu très fréquenté par les Cubains, surtout par ceux dont les loisirs sont limités par leurs moyens financiers. Un lieu de jeux et de rencontres pour les plus jeunes. Il n'y a pas de plage mais les plus téméraires n'hésitent pas à sauter dans le golfe.

C'est aussi un lieu de prostitution sujet à une surveillance policière quasi permanente.

 

Les anciens bâtiments qui bordent le Malecón sont presque en ruines, malgré les efforts des habitants et des pouvoirs publics. De nombreux immeubles se sont effondrés.
Après le départ des américains (1902), la population a pris possession des demeures et des hôtels. Les appartements ont ensuite été divisés, et certains murs démolis, pour créer 2 appartements là où il y en avait un seul à l'origine. Certains murs étaient des murs de soutien. Le manque d'entretien et les assauts du vent, du soleil, de la pluie et de l'air salin ont détériorés les constructions.

Le quartier est en réhabilitation. Récemment, de nouvelles entreprises ont surgi sur ce front de mer grâce aux réformes économiques qui permettent maintenant aux Cubains de créer des entreprises privées, permettant ainsi de maintenir en état certains bâtiments.

 

Une architecture havanaise

D'est en ouest, on trouve sur le Malecón, outre de nombreuses maisons ou des immeubles colorés des années 1930 à 1950, une succession de lieux et de monuments, récents ou anciens, typique de l'architecture havanaise, dignes d'intérêt comme :

  • « Les colonnades »
  • Le Castillo San Salvador de la Punta qui fait face au Castillo de los Tres Reyes Magos del Morro. Ces deux forteresses protégeaient de leurs batteries de canons le goulet d'accès au port.
  • La forteresse de la Royale Force (Castillo de la Real Fuerza), la plus ancienne de la ville et l'une des plus anciennes d'Amérique.
  • Le parc et la statue équestre (réalisée par l'italien Boni), du Major Général Antonio Maceo, le « Titan de Bronze», héros de l'indépendance de Cuba.
  • Le Torreón de San Lázaro, une tour de guet construite par les Espagnols au 18° siècle.
  • Proche de l'hôtel Nacional on trouve le parc et le monument aux victimes du cuirassé USS Maine.
  • La Plaza de la Dignidad avec sa statue de José Marti et la tribune anti-impérialiste José Martí, le « Protestodromo », en face du bâtiment de l'ambassade des États-Unis.
  • C'est face à ce symbole de l'impérialisme des États-Unis que le gouvernement cubain érigea en 2006 le Monte de las Banderas (le Mont des Drapeaux), constitué de 138 mâts portant chacun un drapeau noir frappé d'une étoile blanche, en signe de deuil pour les 3 478 personnes qui avaient trouvé la mort dans les 138 actes de terrorisme perpétrés contre Cuba depuis 1959.
  • A quelques centaines de mètres vers l'ouest on trouve la statue équestre (1959) qui rend hommage à l'un des grands stratèges de l'indépendance de Cuba Calixto Garcia.
  • Plus loin encore, on trouve le parc de sports José Martí parmi une succession d'équipements sportifs et de loisirs échelonnés le long du Malecón.

 

Sources Internet:

25 Août 2016